Le thème principal de ce blog est le surcyclage des vêtements de nos armoires (vous rencontrerez aussi les termes surcycling ou upcycling). Késaco ? A votre avis…. oui, ça a un lien avec le recyclage, mais pas que ! Je vous invite donc à découvrir ce qu’est le surcyclage et l’upcycling, ce qui le différencie du recyclage, et son apport pour l’environnement, et pour nous !
Surcyclage vs. recyclage : duel ou duo ?
Vous connaissez le recyclage : pour preuve, les bacs de tri se multiplient dans notre environnement.
Nous sommes entourés de plus de 4 types de contenant : un pour le papier/carton, un pour le plastique (comme si tout le plastoc que nous y mettons est valorisé, seulement 9% est recyclé !), un pour le verre, un pour les autres déchets (et bonus pour ceux qui ont accès à un compost !).
Lors du recyclage, ces déchets sont broyés, coupés, puis une entreprise le transforme pour en faire quelque chose d’autre.
C’est l’exemple du verre, qui est acheminé à un centre de tri, re-trié d’avec les autres déchets, puis cassé et fondu, pour en faire d’autres contenants en verre.
Mais il y a un autre moyen de réutiliser les déchets : j’en viens au surcyclage !
Prenons un exemple : des restes de tissus venant d’une entreprise de vêtements, ajoutés à d’autres découpes de tissus, combinés entre eux, peuvent donner un nouvel article de mode !
La gestion simple de ces déchets les auraient tout bonnement incinérés ! Par le recyclage, le déchet aurait été traité pour en extraire les matières premières à réutiliser.
Donc, le surcyclage (ou upcycling) permet de récupérer un déchet afin de le revaloriser. Un objet nouveau est créé, et doté d’une valeur plus importante, d’une qualité supérieure au matériau d’origine.
Un objet, dont la déchetterie était l’unique destinée, devient lui-même un objet à valeur ajoutée, et ce même objet peut lui-même être transformé, comme un cycle, à l’infini !
A la différence du recyclage où les biens de consommation sont traités pour, l’ « Upcycling » consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on a plus l’usage afin de les revaloriser en produisant directement des objets (du quotidien, des accessoires de mode, des objets de décoration…) dont la qualité est supérieure au matériau d’origine.
D’où vient cette idée ?
Le terme surcyclage a été utilisé pour la première fois par l’ingénieur allemand Reiner Pilz (Pilz GmbH & Co.), en 1994, dans un article expliquant comment il pouvait obtenir un nombre important de parts de marché par rapport à la qualité limitée de matériaux exploitables. Il considérait que le recyclage était du « down cycling », c’est-à-dire que les déchets étaient simplement détruits, alors que « ce dont nous avons besoin c’est l’ « upcycling », où l’on donne plus de valeur à des vieux produits, pas moins ».
L’architecte américain William McDonough et le chimiste Michael Braungart ont repris l’idée dans leur livre « Cradle to Cradle. Créer et recycler à l’infini », datant de 2002 aux Etats-Unis.
(William McDonough et Michael Braungart, Cradle to Cradle. Créer et recycler à l’infini, Éditions Alternatives, 2011 (ISBN 9782862276724) // McDonough, William; Braungart, Michael (2002). Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things. North Point Press. p. 193. ISBN 0-86547-587-3. Retrieved 25 November 2010).
Il s’agit là d’un manifeste qui détaille comment un objet produit peut être la source d’une créativité infinie (cradle désignant un berceau).
Pour la petite histoire, ce livre n’a pas été imprimé sur du papier, mais sur une surface synthétique, créée à partir de résine (ce qui en plus, lui donne un caractère plus durable car plus résistant !).
D’ailleurs, ces deux auteurs ont mis au point, fin des années 1980, et officialisé en 2002, un label spécifique : la certification internationale « Cradle to Cradle – C2C ».
C’est en plus un institut de recherche, créé en 2010, qui travaille avec des industriels, des fournisseurs et d’autres parties prenantes pour maximiser l’impact positif des matériaux et des produits finis.
Oui, bon, c’est un truc d’écolo, ça !?
Alors, c’est sûr que produire des nouveaux matériaux requiert des ressources importantes. Mais vous rendez-vous compte vraiment de ce que les industriels consomment pour fabriquer un vêtement ? Je vous laisse voir l’impact de l’industrie textile sur l’environnement !
Et s’ils ne faisaient que les utiliser ! La ressource première, l’eau, est ensuite elle-même polluée !
Allez, devinez rien que pour un jean !
Mais non, je ne suis pas alarmiste ! D’ailleurs, un site a créé un petit quiz sur vos connaissances dans ce domaine !
Les bénéfices du recyclage, et mieux, du surcyclage, pour l’humain !
L’agence suisse Quantis, en collaboration avec la fondation américaine ClimateWorks, a publié une étude sur les impacts ultra-polluants de l’industrie textile. L’étude se targue d’adopter une démarche scientifique. Elle s’appuie sur la World Apparel and Footwear Life Cycle Assessment Database (WALDB, base de données mondiale sur le cycle de vie des vêtements et des chaussures), elle-même alimentée par les entreprises du secteur textile et des agences, gouvernementales ou non. Cette étude évalue l’impact sur le changement climatique, sur les ressources, sur la qualité de l’eau, sur la qualité de l’écosystème et sur la santé humaine.
Heureusement pour nous, de nombreuses normes imposent des régulations pour contrer ces effets négatifs, et créer les bonnes pratiques comme Oeko-Tex, le GOTS (Global Organic Textile Standard), le Standard Fairtrade … qui garantissent une réelle transparence ?
Et que dire de l’esclavage moderne ? Il aurait touché pas moins de 40,3 millions de personnes en 2016 selon ce site.
Alors, comment on surcycle ?
Dans un monde parfait, une entreprise qui crée un produit l’aurait créé pour toujours. Je m’explique : l’industriel crée un sac par exemple. Le consommateur achète ce sac et l’utilise jusqu’à ce qu’il soit complètement inutilisable, usagé. (Déjà, dans notre société de consommation, ce type de consommateur n’est pas courant. Que me dites-vous ? C’est ce que vous faites, l’utiliser jusqu’à la trame ? Mais combien avez-vous de sacs chez vous ? Je vous rassure, moi aussi !)
Revenons à nos moutons : l’usager model retourne le sac à ce même industriel, qui le transforme en matière première, telle une bobine de fil, re-tissée pour en faire du tissu assez épais pour en fabriquer un nouveau sac, qui sera acheté par un autre consommateur, qui l’utilisera… Vous voyez ce que je veux dire !
Et donc là, vous pouvez imaginer un monde sans plastique, avec moins de pollution et d’émission de carbone. Des ouvriers travaillant sans produits dangereux pour leur santé, un consommateur dont la peau ne serait en contact qu’avec des produits sains …
En prolongeant la vie de matériaux existants, le besoin de créer de nouveaux matériaux est différé, ou abandonné ! En plus, nos ressources si précieuses sont conservées !
Comment se mettre au surcyclage à la maison ?
Ici, c’est la partie que j’aime le plus !
Parce que, à défaut de vêtements 100 % sains, autant acheter un article qui a été lavé plusieurs fois, et dont une partie des toxiques a déjà quitté le vêtement !
Pour des idées de rangement de votre coin couture, pour des idées d’occupation de vos bouts de chou à moindre frais, partager un moment convivial de créativité !
Par exemple, mon fils adore créer des petites choses avec mes chutes de tissu. Je pense aussi qu’il adore utiliser LA machine qui est interdite d’usage quand je ne suis pas là, ça a un goût savoureux d’interdit !!
Je vous invite à taper dans un moteur de recherche « que faire avec des briques de lait », « que faire avec des bouteilles en plastique » et vous trouverez de superbes tutos et vidéos sur le sujet !
D’ailleurs, en parlant de moteur de recherche, j’utilise ECOSIA, moteur de recherche allemand, qui plante des arbres grâce à ses bénéfices !
Je suis aussi en train de tester des idées de rangement pour optimiser mon espace de couture… à lire dans les prochains épisodes !
Et vous, vous surcyclez chez vous ? N’hésitez pas à partager vos idées et vos réalisations dans les commentaires ! Toute idée est la bienvenue !
super ton article ! très complet en plus 🙂 De mon coté je commence tout juste la couture mais j’ai déjà réalisé à partir de vieille chemise de mon homme, et d’un vieux drap des sacs à vrac pour aller faire mes courses 🙂 Je dois encore m’améliorer mais quelle satisfaction une fois qu’on a réalisé sa première création !
Merci pour ce commentaire ! Pour mes sacs à vrac, si tu peux récupérer de la doublure, n’hésite pas à l’utiliser ! C’est plus rapide à sécheret très léger.
Bonjour Coralie,
Très bon article de vulgarisation et très bien documenté.
Merci d’avoir pris le temps d’expliquer les notions pour les néophites que nous sommes.
Le débat sur ce que nous faisons à notre Planète est un vaste chantier et les références que tu as mises aident à réfléchir à des solutions que nous pouvons appliquer à notre niveau. Ton article fait également réfléchir et éclaire sur ce qu’est malheureusement la société de consommation d’aujourd’hui.
En tout cas, j’ai hâte de voir concrètement comment surcycler à la maison via tes autres articles.
À bientôt!
Jérôme
Merci Jérôme !
La société de consommation est également un vaste sujet de discussion : elle s’adapte constamment. Même le Fair Trade devient un marché.
En tout cas, j’aimerai effectivement transmettre la volonté de penser autrement, le goût du travail manuel, le DIY sans dépenser à outrance.
Bonne lecture sur le blog !
Je connaissais le terme upcycling mais je vois que surcycling est la même chose. Ton site va m’intéresser car j’ai justement eu une machine à coudre à Noël dans le but de me lancer dans la couture ! Ma démarche zéro déchet me conduit à vouloir réutiliser les matériaux alors je suis prête à apprendre et motivée !
Super ! Qu’est-ce que tu aimerais faire pour commencer ?
Merci pour cet article , c’est important de rappeler qu’à notre èchelle on a un role à jouer.
Par soucis ècologique mais aussi èconomique j’essaye au maximum de surcyclet. Le mettre carrè de tissus n’est pas donnè à tous. J’ai fait cet ètè un sac à tricots dans un ancien rideau et mes coussins de chaises avec un autre.
Chaque morceau est mis de cotè, pour des petites choses, voir meme crèer ce dont j’ai besoin : biais, passe poil, doublure, un vieux drap usès devient des torchons, sinon pour faire une toile pour un veyement, les chutes pour m’entrainer sur une technique, les plus petits morceaux mis de cotè pour du rembourrage. La mousse de rembourrage nècèssite aussi des ressources et pareil niveau prix pas tout le temps abordable. Les vetements irreparables,immètables que je n’utilise pas vont à la bènne relais. Mais au final tres peux.
Ça tombe bien, je suis en train de réfléchir à des coussins de chaises rembourrés aux mini chutes découpées !
[…] Le surcyclage ne demande pas cet énergie, car la nature même de l’objet initial est conservé. Que ce soit une doudoune en porte-feuille, un tee-shirt en sac, ou des chutes de tissu en patchwork, il y a tant d’idées à réaliser. Combien de vêtements de votre penderie ne demandent qu’à être modifiés pour retrouver un usage ? Si vous êtes intéressés, je vous invite à lire mon article complet sur le surcyclage. […]